mardi 29 décembre 2015

[Réflexion] De ne pas minimiser la souffrance d’autrui.





            Dépression nerveuse. Burn out. Des mots communs que l’on pense réservés aux autres. Jusqu’au jour où ils te tombent sur la tronche.

            Je ne vais pas étaler le pourquoi du comment. Je me contenterai de dire que des horaires de dingue au boulot m’usent la santé physique et mentale.
            Que j’ai l’impression que mes nerfs cèdent l’un après l’autre comme les cordes d’un violon avec lequel on aurait trop joué.
            Que je ne supporte plus rien, pas la moindre remarque ni contrariété.
            Que je ne suis plus capable de faire ma séance quotidienne avec Jillian Michaels, sous peine de m’écrouler.
            Et que je ficherais bien des paires de claques à ceux qui minimisent cette situation pénible.

           
             Parce qu’un burn out n’est pas juste une mauvaise passe.
            Parce qu’admettre qu’on va mal est déjà suffisant difficile en soi pour que ce cela soit remis en question.
            Parce que non, je ne dois pas « m’estimer heureuse d’avoir du boulot » quand on m’y traite comme un pion et que l’on piétine allégrement ma vie privée.
            Parce que si j’ai un caractère fort, ce n’est pas un choix. La vie me l’a imposé. Mais je reste malgré tout un être humain avec des limites, qui ne peut pas tout encaisser.
            Parce qu’une dépression nerveuse peut être invisible à l’œil nu tout en bouffant son hôte de l’intérieur.
Parce qu’une dépression nerveuse vous entraîne dans les entrailles d’un serpent qui se mord la queue.
Parce que lorsqu’on ne comprend pas la souffrance d’autrui, on se contente de la respecter.
Et parce qu’un jour je vais me relever. Et que celui ou celle qui m’aura manqué de respect maintenant, se prendra un fameux retour de boomerang avec les compliments du rock’n roll bunny.


Bref, ne minimisez pas la détresse de quelqu’un qui va mal. Même si vous la trouvez ridicule, injustifiée ou incompréhensible. Chaque remarque visant à minimiser la souffrance de quelqu’un est une claque dans un visage déjà meurtri.

            « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
Saint-Exupéry.

C’est-pas-la-grande-forme-ment vôtre,

Solaena

jeudi 3 décembre 2015

[Vegan life] Je suis vegan. Je ne suis pas extrémiste.






            Aaaaaaaaaaah Bruxelles. Son Atomium, sa Grand-Place, son Manneken-Pis et ses militaires armés de mitraillettes. Militaires armés de mitraillettes ?! Hé oui, si vous avez suivi l’actualité, vous n’êtes pas sans savoir que Bruxelles est placée sous alerte terroriste. Apparemment, les sbires de Daech n’apprécient pas les frites cuites dans le blanc de boeuf. (Hey les gars, on peut en trouver cuites dans l’huile végétale hein, pas besoin de tout faire péter !)
            Blague à part, ce climat n’est franchement pas des plus plaisants à vivre ; même si je me répète une citation de Charb : « Je préfère mourir debout plutôt que de vivre à genoux. » Et dans ce contexte où règnent peur et paranoïa, il y a une réplique que je ne peux plus supporter concernant le fait que je sois vegan : « extrémiste ! »

            Non, non, non et non !

            Après avoir traversé à pieds Bruxelles alors que nous venions de passer en alerte niveau 4 (le pire) ; avoir vu cette ville désertique peuplée uniquement de gens armés, je dis NON. Bruxelles s’est terrée dans la peur, à cause de gens prêts à tuer pour imposer leur vision complètement débile de la vie. Ces terroristes recourent à des moyens extrêmes ; ils sont EUX, des extrémistes. Le veganisme et moi n’avons rien à avoir avec ça. Être vegan, c’est respecter l’Autre.

            Par amour des animaux, j’ai modifié mon régime alimentaire et certains aspects de ma vie.
Parce que j’aime les vaches et ne leur veux aucun mal, j’ai cessé de consommer des produits laitiers. Et ce même si j’adorais manger du fromage. Parce que je serais incapable de voler un veau à sa mère et le mener à l’abattoir. Cette mère qu’il me serait tout aussi impossible d’exploiter durant plusieurs années pour finalement l’envoyer à la mort également.
            Parce que je serais incapable de broyer un poussin mâle ou de malmener une poule pour lui prendre ses œufs, j’ai arrêté de consommer ces derniers.
            Parce que je ne voudrais pas passer ma vie en prison, fut-elle dorée, j’ai arrêté de financer les zoos et parcs animaliers.
            Etc.

            Parce que j’aime les animaux, tous, et que je ne leur souhaite aucun mal ; j’ai décidé d’être en accord avec moi-même en devenant vegan. Et le fait que je fasse tout mon possible pour ne pas participer à la souffrance animale ne fait pas de moi une extrémiste. Je ne sème pas la mort. Je respecte la vie, en tout cas autant que possible. Je parle de mon veganisme, je ne pose pas de bombe pour l’imposer aux gens.

            Alors, vu le contexte merdique dans lequel je dois vivre à cause de fous furieux extrémistes, je ne permets à personne de me traiter comme tel. C’est là une insulte que je reçois quotidiennement, le plus souvent par des personnes mal renseignées qui préfère voir de l’extrémisme en moi plutôt que des remises en question chez eux.
            Je n’accepte plus ce terme insultant. Terminé. Vous pouvez rire du fait que je sois vegan, trouver cela pathétique ou inutile. Mais je vous interdis de me comparer à un extrémiste.
            L’extrémisme règne chez Daech . Il règne dans ce monde où l’humain s’estime plus important que tout le reste, dans son mode de vie où les abattoirs et l’exploitation animale existent alors qu’on peut parfaitement vivre sans tout cela.
            Cautionner la souffrance et la mort d’êtres pour son petit confort, cela me semble bien plus extrême que d’essayer de vivre dans le respect de l’Autre. Pensez-y.

           

            Pas extrémiste-ment vôtre,


            Solaena