mercredi 28 août 2013

[Bouquin] "Les pintades à Londres" de Virginie Ledret





Fervente amatrice de city  trips à Londres, c’est dans l’attente de faire le plein de bons plans dans la capitale britannique que j’ai entamé « Les pintades à Londres ». C’est d’ailleurs l’une des promesses annoncées au verso du livre : « Découvrez ses conseils et ses bonnes adresses actualisées pour tirer le meilleur parti de la ville »[1]. Malheureusement, c’est avec une certaine déception que j’ai terminé ce livre.

                Ce que je pensais être un guide sous le ton de l’humour, est surtout un condensé de clichés féminins, subdivisé en catégories de « femmes-types » vivants à Londres. Et c’est bien dommage ; car de ces différentes catégories de londoniennes, on n’apprend pas grand-chose d’intéressant. Savoir, par exemple, où les pétasses de Londres se fournissent en sacs en croco, ça ne m’intéresse pas vraiment.

                Par ailleurs, j’ai trouvé curieux que l’auteure dérive sur certains sujets « sérieux ». Par exemple, en parlant de «la princesse de l’empire » (la femme indo-pakistanaise), l’auteure bifurque sur la problématique du mariage forcé. Un peu surprenant au milieu d’un « livre-guide » qui se veut drôle/décalé. D’autant plus que, le livre ne se prêtant pas vraiment à ce genre de sujet, l’auteur brasse à peine ces derniers.

                En fait, ce livre serait plus susceptible d’intéresser quelqu’un allant vivre à Londres (ou y faire un long séjour) que quelqu’un comme moi qui s’y rend pour de courts séjours. « Les pintades à Londres » permet de se faire une petite idée du contexte politico-social, mais ne donne pas vraiment de bons plans intéressants. Il peut être un bon moment de détente, mais pas un guide plein de bons conseils. Tout au plus, un guide de la routarde fashonista.

                Cela étant dit, j’ai appris certaines choses à propos de Londres : les soins en institut coûtent excessivement cher et sont de piètre qualité, l’importance du « membership » dans la vie sociale, l’existence du festival atypique Glyndebourne. Rien de bien transcendant, mais tout est bon (ou presque) ) prendre pour enrichir sa connaissance personnelle.

                Last but not least, l’auteure nous sert un beau stéréotype sur les vegans… « Je devrais ajouter que Toni  est également vegan. Pas végétarienne. Vegan, c'est-à-dire qu’elle ne mange évidemment pas de viande et qu’elle se prive également d’œufs et de produits laitiers. En gros, Toni se nourrit de graines, de fruits et de légumes, d’où sa taille de guêpe. En revanche, son teint un peu blafard donne envie de lui offrir un steak tartare. »[2] 
C’est sûr, les vegans bouffent comme des moineaux, sont maigrichons et blancs comme des culs. Que Virginie Ledret vienne tâter mes bourrelets, voir ma tronche rougir à la vitesse grand V et goûter un dessert vegan à la pâte d’amande. Rien de bien méchant dans ses propos certes, mais les blagues redondantes sur les vegans, un peu ras la patate quoi. (Et par-dessus le marché, sa super pote vegan s’est offert un sac en cuir… va falloir qu’elle revoie sa notion du veganisme la gonz ‘...)


                « Les pintades à Londres » n’en est pour autant pas dénué d’intérêt : il pourrait servir d’approche/introduction à toute personne faisant des recherches sur le contexte social londonien. Je n’ai personnellement pas accroché à la manière de présenter le sujet, ni aux descriptifs des différentes zézettes londoniennes. God damn, car un vrai guide de city trip sur un ton décalé m’aurait bien plu. Je ne pense donc pas lire un autre « Les pintades à … », quoique les auteures diffèrent selon les livres. Si je devais en lire un autre, j’espère qu’il sera plus intéressant, holly cow!

Solaena



[1] « Les pintades à Londres, Virginie Ledret, Le livre de poche, 2006, quatrième couverture.
[2] Ibidem, page 158, l. 10 à 17.



lundi 26 août 2013

[Bouquin] "La reine de lumière" de Mireille Calmel.


Je vais vous avouer l'une de mes contradictions: je déteste le romantisme et pourtant j'aime lire Mireille Calmel. Bon, on est loin des "cul-cul-tissimes" Arlequins; mais faut bien reconnaître que les histoires de M. Calmel sont bien badigeonnées à l'eau de rose. Néanmoins, je dévore à chaque fois ses bouquins, je plonge à chaque fois dans l'histoire. Il n'y a que "La rivière des âmes" qui m'a un peu déçue.

J'ai découvert Mireille Calmel avec "Le bal des louves", lequel m'avait plu au point de faire de suite l'acquisition de "Le lit d'Aliénor". J'ai par la suite eu la larme à l’œil avec "Lady Pirate". Oui, vous avez bien lu. Moi qui aie le cœur desséché à l'épreuve de tout romantisme, j'ai chialé avec un bouquin de Mireille Calmel. Rien que pour cet exploit, je me devais de lire tous ses romans.

Déçue par "La rivière des âmes", j'ai attendu avant de lire "La reine de lumière". Bon, j'ai fait une bourde, je ne savais pas que ce roman suivait l’histoire de "Le chant des sorcières". Donc si vous comptez lire "La reine de lumière", ne faites pas comme moi et lisez bien les trois tomes de "Le chant des sorcières" au préalable^^ (Parce que bibi se retrouve ainsi avec trois briques à lire en connaissant déjà la moitié de l'intrigue, ahem :D )

Au centre de "La reine de lumière", comme dans tous les romans de M. Calmel, on retrouve un personnage central féminin, laquelle est une femme au caractère fort. Et c'est probablement ce qui me plait dans les histoires de Calmel: les femmes en ont dans le froc et sont le moteur de l'histoire. Elles se montrent parfois fleur bleue, un tantinet "cucul la praline"; mais ce ne sont pas des demoiselles en détresse. Elles en bavent mais ne pleurnichent pas sur leur sort, et parfois ce sont elles qui sauvent leur mec!
Au coeur de ce roman, c'est Elora qui fait office de femme qui a des corones/pilier central de l'histoire. Avec Elora, le lecteur voyagera en France, à Rome avec l'odieuse famille Borgia, à Istanbul ainsi que dans les mystères de l'Egypte.
Pour apprécier ce roman, comme ceux de Calmel en général, il vous faudra aimer le contexte médiéval. Car au-delà du fait que l'intrigue se déroule au Moyen-Âge, Calmel utilise le vocabulaire d'époque. Chose que je trouve plutôt plaisante à lire, parfois drôle. C'est aussi l'occasion d'enrichir son vocabulaire: vous savez ce que c'est qu'une bécaroille vous? :D

Par ailleurs, il ne faut pas être effrayé par la multitude de personnages: il y en a ÉNORMÉMENT dans les romans de Calmel, et en particulier dans celui-ci! Au début ça fait peur mais on s'y habitue plutôt vite, quoiqu'il faille tout de même une bonne mémoire des prénoms ^^

Mais aussi, il faut savoir que Calmel aime mettre une dose de magie dans ses livres. "La reine de lumière" en contient une bonne dose: Elora a certains pouvoirs. Cela dit, on est bien loin des Harry Potter and co, Calmel utilise la magie de manière raisonnable. Si vous êtes amateurs de romans bien rationnels sans aucune part de surnaturel, celui-ci risque de vous déplaire. Personnellement, ça a apporté un petit plus à ma lecture.

Je ne pourrais pas dire pourquoi mais j'ai dévoré ce roman, j'ai même failli louper mon arrêt de train tellement j'avais le nez dans mon bouquin! Emportée par Elora, j'ai fait un voyage dans le temps et dans l'espace; et je serais ravie de la retrouver dans un autre roman.
Il me serait difficile de raconter l’histoire sans devoir la détailler et spoiler. Je me contenterai donc de vous donner quelques mots clés au coeur de ce livre: traîtrise, bravoure, amour passionné et girl power :D Si ces mots vous allèchent, je vous souhaite alors une bonne lecture en espérant qu'elle vous plaira autant qu'à moi. Puisse Elora vous transporter de sa lumière.


lundi 19 août 2013

[Bouquin] "Au chat et à la souris" de James Patterson


Ma précédente lecture de Patterson, "Jack et Jill", m'avait un tantinet déçue à certains égards ( voir article ). Cela ne m'avait néanmoins pas coupé l'envie de découvrir la suite des aventures du docteur Alex Cross. J'ai donc poursuivi ma lecture avec le quatrième livre de Patterson: "Au chat et à la souris". Dans ce dernier, le personnage de Gary Soneji est de retour! Dans "Le masque de l'araignée", Cross traque Sonjei et finit par le mettre derrière les barreaux. Et pendant que Cross a ensuite couru aux fesses de Casanova et Don Juan ("Et ainsi tombent les filles"), puis de "Jack et Jill"; Soneji pourrit en prison et choppe le sida. Alors quand il s'évade, c'est avec l'intention de déchaîner l'enfer. Moi qui avais apprécié la psychologie du personnage de Soneji, j'étais donc curieuse de lire "Au chat et à la souris".

Le début du roman est prometteur: Soneji n'a plus rien à perdre et fout bien le bordel. Alex Cross craint de ne pas le choper une seconde fois, et il a raison car ce bougre de Soneji est aussi  futé que mauvais. Seulement vlà ti pas qu'à la moitié du livre, l'histoire de Soneji s'interrompt! Je ne vais pas détailler pour ne pas spoiler, mais j'ai été extrêmement déçue de la manière avec laquelle Patterson a décidé d'en terminer avec la traque de Soneji. Le grand Soneji se fait avoir comme un bleu: oh frustration!

Et parce qu'Alex Crosse ne chôme jamais et qu'il avait encore plus de 200 pages à combler, Cross se retrouve à la poursuite d'un autre grand méchant: Mister Smith. J'avoue que l'on ne perd pas au change en matière de psychologie du personnage: Mister Smith est encore plus dégueulasse et complexe. Il dépiaute et autopsie ses victimes vivantes, diantre que c'est charmant. Et vu qu'il a un palmarès de victimes plutôt inquiétant, on fait appel à la star des profilers qu'est Alec Cross.

Honnêtement, la psychologie de Mister Smith m'a captivée et la découverte de son identité m'a laissée sur le c*l (chose qui m'arrive plutôt rarement). Du coup, j'en veux d'autant plus à Patterson d'avoir bâclé l'histoire de Mister Smith! La fin de Soneji et le périple de M. Smith aurait dû faire l'objet de deux romans distincts ou d'un roman plus étoffé. Tout comme Patterson aurait pu réserver le tueur de Sojourner Truth à un autre livre que celui traitant déjà de Jack et Jill; il aurait pu faire honneur à ses machiavéliques Soneji et M. Smith en leur accordant plus de place à chacun. Avant d'accueillir Smith, il fallait d'abord tirer la révérence à Gary Soneji de manière magistrale. À se demander quel était l'intérêt de faire évader Soneji si c'était pour l'éclipser de manière aussi... bête. Et tout ça pour introduire le personnage de Smith sans le développer suffisament, quel gâchis. Au final, ni le lecteur ni Alex Cross ne saura réellement ce qui se passait dans la tête de Smith... et c'est frustrant!

Légère autre déception: la traduction française du roman manque de précision quand on lit: "Je traçai un I. Ce I signifiait-il quelque chose? C'était un début comme un autre. s'agissait-il du pronom personnel pour "je"? "*  Si le lecteur n'a pas des notions d'anglais, il risque de ne rien comprendre à ce passage. ("I" étant effectivement le pronom personnel pour "Je" en anglais, mais ça tous les lecteurs ne le savent pas forcément). Vous me direz, c'est un détail et Patterson n'y peut rien, et vous aurez raison. Mais je ne pouvais m'empêcher de tiquer là dessus malgré tout :D

Vais-je pour autant interrompre ma lecture des romans de James Patterson? Non. En tout cas, pas à ce stade ci. Le personnage d'Alex Cross m'intrigue et j'ai envie d'en savoir plus. Ayant étudié la criminologie sans trouver d'emploi dans ce domaine, peut-être vis-je une vie de profiler (la profession que je rêverais d' exercer) à travers celle d'Alex Cross.Cross me ressemble sur certains points: la volonté de tout comprendre, prendre les démons en chasse pour oublier les siens, se donner à donc dans une cause à laquelle on croit jusqu'à s'en rendre malade... 
Dans le fond, Alex Cross pourrait être illustré par cette citation: "Quand la tentation d'occire chez l'un s'oppose à l’obsession de durer chez l'autre, le conflit est rarement évitable."** Alex Cross n'a pas fini de chasser les êtres mauvais. Et moi non plus. Rendez-vous bientôt dans "Le jeu du furet".

Solaena

* Voir page 417, l. 33-36, Pocket, février 2005.
**Citation issue du livre "On ne meurt pas d'une overdose de rêve" de Grégoire Lacroix; Max Milo Éditions, juin 2013.